Mme Simone Müller est spécialiste en langue et culture japonaises: elle possède un doctorat en japanologie et enseigne à l'université de Zurich. La raison de cet intérêt réside dans un séjour de plusieurs années au Japon après sa maturité gymnasiale, durant les années quatre-vingts; elle y a travaillé puis a étudié la littérature japonaise. Bien qu’elle ait appris le japonais, Mme Müller reconnaît que son intégration n’a pas été aisée: à cette époque, les étrangers étaient encore peu nombreux au pays du Soleil Levant, et les habitants étaient mal à l’aise d’entendre un étranger s’exprimer en japonais. Pour cette raison, Mme Müller a eu du mal a s'y sentir «chez elle». Elle ajoute néanmoins que la situation y a changé depuis lors, le Japon s’étant considérablement ouvert à l’étranger, de sorte qu’elle s’y est sentie mieux à l’aise lors de ses derniers séjours.
Ce qui la fascine dans la culture japonaise est son aspect esthétique. En particulier dans le domaine architectural et paysager, elle dit apprécier la beauté des jardins et l’art de recréer des «mondes en miniature». Elle admire également la tendance minimaliste de l’art japonais, cette sobriété dans la représentation, par exemple dans le domaine de la mode. Dans la littérature, elle apprécie l’accent mis sur les valeurs spirituelles, en particulier sur l’art d’exprimer ses sentiments et sur le caractère éphémère de la condition humaine.
Concernant la problématique des langues, Mme Müller maîtrise elle-même le français, l'anglais, l'italien et bien évidemment le japonais, en plus de sa langue maternelle qui est l'allemand. Elle a également étudié le latin ainsi que le chinois, dont elle possède une connaissance passive.
Son avis quant à l'enseignement des langues en Suisse est qu'il est d'excellente qualité: en comparaison avec d'autres pays, il est meilleur aussi bien qualitativement que quantitativement, vu le nombre de langues proposées dans les écoles. A son avis, les Suisses maîtrisent plutôt bien les autres langues nationales et sont capables de communiquer entre eux; en revanche, sur la question de l'apprentissage des langues à l'école, Mme Müller considère que l'anglais devrait être plutôt prioritaire sur le français en Suisse alémanique, pour des raisons pragmatiques: l'utilité de l'anglais est plus universelle. Dans ce domaine, elle estime nécessaire d'avoir une vision culturelle globale, qui ne soit pas uniquement centrée sur le contexte helvétique.
Il est vrai qu'en matière d'ouverture aux autres cultures et de connaissance des langues, Mme Müller, avec son savoir et sa passion pour la culture japonaise, incarne certainement à merveille le chemin à suivre.
17/07/2007
Dr. Simone Müller - le point de vue d'une japanologue
Libellés : Japan, Japon, langues, Minimalismus, Sprachen
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