16/07/2008

Anne-Lise Grobéty, écrivain intimiste


« Il faut donner de soi-même pour me lire »

Première personnalité à intervenir dans cette deuxième saison du Tableau de la Suisse, Anne-Lise Grobéty donne tout de suite le ton entre mystère et pessimisme. Débute donc une introduction, appuyée sur des chiffres catastrophes, qu’elle qualifie elle-même de divorce à l’écriture. Elle poursuit – pour redonner à son auditoire le goût de lecture – par une série de métaphores complexes qui rend son discours, tout comme ses œuvres, haletant et nébuleux. « Je n’écris pas pour les gens pressés » lance-t-elle pour justifier les méandres de sa plume.

Ecrivain par passion, elle devient aussi, par nécessité alimentaire, journaliste, enseignante, traductrice et, par conviction, députée au Grand Conseil neuchâtelois. Cette femme vive aux multiples facettes associe l’universalité aux communes blessures du monde, marquant ainsi sa perception pessimiste de notre environnement. Bien qu’elle se défende d’avoir des écrits engagés, sa vision sans cesse critique s’explique certainement par sa volonté de légitimer le réel. « Il faut progresser d’un passage de liens réels vers un passage de lettres (l’être) de l’universel » nous confie-t-elle en décrivant la Chaux-de-Fonds, sa région natale. Sa relation à la langue est alors celle d’un médiateur intégrant subsidiairement le patois telle la coutume qui vient compléter le droit écrit.

Avec son caractère fort sans être imposant, Anne-Lise Grobéty nous enseigne par son écriture que la littérature, comme tout autre art, nécessite une profonde initiation. Ce n’est probablement qu’avec un esprit éclairé que chacun pourra déambuler dans ses ouvrages pour y trouver son histoire.

Aucun commentaire: