15/08/2008

Herr Altherr

J’ai eu la chance d’échanger quelques mots avec M. Hans Altherr, conseiller aux Etats à Berne pour le canton d’Appenzell Rhodes Extérieures. Cet échange s’est fait à l’issue d’un exposé, au cours duquel il nous a présenté sa vision de la démocratie directe à Appenzell et en Suisse aussi.

Si M. Altherr a été convié à nous faire cet exposé à la fin de notre académie d’été, c’est qu’il connaît bien la Suisse et son fonctionnement. Il est en effet politicien (depuis 2004 sous la coupole fédérale) et juriste de formation. Il considère que le système politique suisse fonctionne très bien, mais nuance toutefois son propos en disant que les discussions entre les différentes parties prennent parfois un peu trop de temps. Les débats sont à la fois l’atout principal de la démocratie en Suisse, mais aussi son désavantage le plus grand en matière de temps nécessaire à une prise de décision.

Loin d’être fermé d’esprit, le sénateur se réjouit de la diversité helvétique et souhaite qu’elle perdurera encore longtemps. Pour le futur justement, il est d’avis que la Suisse devra continuer à fonctionner comme une Confédération de cantons souverains. Quant à l’Europe, il craint que les cantons ne soient pas entendus dans les processus législatifs de Bruxelles (notamment sur l’éducation et la santé). Il est loin d’être europhobe, mais ne voudrait pas voir une centralisation du pouvoir politique au dépens des cantons. Selon lui, il faut penser « glocalement », à savoir de manière globale et locale à la fois.

Sur un plan plus traditionnel et aussi émotionnel, Hans Altherr regrette la Landsgemeinde (abolie dans son canton) et trouve que la solution proposée par Patrick Louis (Landsgemeinde facultative et vote par les urnes à la fois) est bonne et intelligente, mais sans doute peu réalisable, avant tout pour des raisons pratiques.

Enfin, sachez que M. le sénateur a beaucoup apprécié nous rencontrer au cours de ces quelques instants à Appenzell. Il trouve très prometteur le travail de la Fondation suisse d’études et l’encourage vertement à poursuivre à promouvoir, par des académies de ce type, l’interdisciplinarité et les liens sociaux entre jeunes étudiants de toute la Suisse. Espérons que l’avenir lui donne raison.

Fabien

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