27/05/2009

Les grands ciels qui font rêver l'éternité

Qu’est-ce que le paysage pour moi… ?  La réponse, au premier abord, semble évidente : Le paysage c’est « ce qu’on voit autour de nous». Cependant, après réflexion, bien d’avantage de subtilités se cachent derrière ce terme banal.

Un paysage est tout d’abord une première impression, une interprétation personnelle d’un milieu. Un « beau paysage » émeut et se laisse contempler. Il s’agit d’une source d’inspiration inépuisable pour de nombreux artistes : poètes, peintres, écrivains, photographes,…

Ainsi, il représente une richesse inépuisable, mais cependant, pas immuable : un paysage change. Il connait bien sûr des variations naturelles et saisonnières, mais subit également des remaniements par la main de l’homme. La question se pose alors : Qui est en droit de toucher à ce qui appartient à tous et à personne à la fois ? Cette réflexion reste au cœur des perpétuels débats entre les « Les Maquereaux des cimes», (c’est ainsi que l’écrivain valaisan Maurice Chappaz se plaisait à surnommer les promoteurs), désireux d’étendre les zones habitées et industrialisées, et les mouvements écologistes, soucieux de conserver au maximum les espaces vierges.

 Mais un paysage constitue aussi l’environnement dans lequel vit une population, ou du moins sa face apparente, et a ainsi forgé au fil des siècles les mœurs et les mentalités. Les conditions de vies difficiles des régions arides ou montagneuses ont obligé leurs habitants à acquérir ténacité et robustesse. En comparaison, les richesses des plaines fertiles et ensoleillées se reflètent dans la jovialité de leurs bénéficiaires. En résumé, le paysage est pour moi une maison et un trésor. Il faut savoir l’habiter sans pour autant le gaspiller.

 Plutôt qu’une image, j’ai choisi comme illustration la première strophe du poème « Paysage », de Charles Baudelaire, tiré du recueil « Les Fleurs du Mal » :

Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers, écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver l'éternité.

Pauline

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