24/12/2009

Prix Nobel d'économie pour le village de Törbel


Que plus personne ne parle des hauts pays de montagne comme de régions subventionnées ou sous-développées qui n'auraient rien à apprendre aux citadins de la plaine : vous voyez ici en photo un de ces fameux bisses gérés par des consortages au-dessus de Sion, à Savièse. Cet été, en juillet 2009, le prof. Emmanuel Reynard de l'Université de Lausanne, nous dévoila les secrets de ce système complexe de canaux d'irrigation datant pour certains d'il y a plus de 500 ans. Il faut savoir que les versants du Valais posent un problème aux exploitants par la variété de microclimats à différentes altitudes et notamment par la rareté de l'eau qui, sous un soleil splendide qui convient à la vigne et aux arbres fruitiers et risque de brûler les pâturages où naît le bon fromage de raclette, doit être ramenée de loin. Les contraintes du terrain et du climat rendent la construction et l'entretien de bisses extrêmement difficiles : cela a donné naissance, au cours des siècles, à un modèle de gestion durable sur la base de structures de prise de décison démocratique dans le cadre des consortages.
Or, l'importance de ces modèles ancestraux pour le développement durable a été reconnu par le comité du prix Nobel d'économie qui a décerné le Nobel 2009 à Elinor Ostrom. Dans ses travaux, il apparaît que la gestion en coopération locale d'un bien commun - comme les forêts, le sol ou l'eau - ne doit pas forcément conduire à la surexploitation, bien au contraire : la coopération locale serait préférable à la privatisation, mais aussi à un contrôle étatique.
La commune de Toerbel, dans le Haut-Valais, peut se flatter d'avoir fait l'objet d'études d'Elinor Ostrom, dans son livre "Governing the Commons". Pour plus d'informations, voir http://www.toerbel.ch/ et http://www.toerbel.ch/pdf/Ostrom.pdf.

Aucun commentaire: