23/07/2007

Daniel Kübler, politologue interculturel


Vendredi, 11 heures, le rendez-vous était pris avec Daniel Kübler, politologue et spécialiste de la question de l'urbanisme, pour un séminaire sur le thème des agglomérations, en particulier ses impacts sur la politique.

Son parcours nous indique qu'il a déjà vécu une forte expérience de l'interculturalité: il est né en Allemagne, a grandi à Zurich, a étudié et fait son doctorat à Lausanne, a enseigné à Montpellier avant de revenir à l'Université de Zurich où il dirige actuellement la chaire de politique suisse. Concernant la thématique de la compréhension interculturelle, il estime qu'il existe, en sus d'un problème de communication, un certain manque d'introspection face à l'autre: "On ne sait pas, par exemple, ce que ça signifie vraiment de vivre en Suisse romande ou encore pour un Suisse-allemand de parler en bon allemand!"

A la question "Que pensez-vous de la Fondation d'études ?", il a répondu qu'il trouvait très bien l'idée de promouvoir les étudiants, mais en prenant garde de ne pas former une "élite snob". D'ailleurs, comment définit-il l'intellectuel du futur? Selon lui, l'intellectuel du futur doit être libre et exprimer son indignation envers les injustices, d'une part. Il a, d'autre part, le rôle de "consultant" de la société en l'aidant à réfléchir sur elle-même. Par exemple, alors que le fonctionnaire ne lève pas forcément le nez de sa table de travail, l'intellectuel s'élèvera à un second degré de réflexion pour réfléchir sur les conditions dans lequel ce dernier fait son travail.

"Est-ce que le reste du monde peut apprendre quelque chose de la Suisse ?"… Selon lui, les transports publics pourraient être considérés comme un modèle. De même, éventuellement, la cohabitation interculturelle: celle-ci semble bien gérée (à moins que ce ne soit qu'un effet de retard ?).

M. Kübler est devenu dernièrement pour la troisième fois papa ! Félicitations ! Je lui souhaite "bon vent" pour le futur à lui et à sa petite famille !

1 commentaire:

antoine1983 a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec sa vision de l'aide aux étudiants. Car il est très juste et profitable de montrer à chacun quel est son vrai potentiel, sans qu'il soit pour autant amené à se sentir supérieur ou élitairement snob. Il est clair que celui qui sait s'élever sur un second degré peut ainsi complément effectuer un décentrement de soit et prendre un regard critique sur le domaine de compétence qu'il exerce. La première injustice qu'un intellectuel doit combattre, c'est d'oublier toute l'humilité avec laquelle il pratique son art, en revenant sans cesse face à la nature et aux valeurs humaines qu'il tente de défendre.

En ce qui concerne l'urbanisme suisse, il est vrai que la Suisse peut être un excellent exemple, si on fait fi de certaines petites "imperfections"... Par exemple, que l'on recherche à favoriser la voiture en même temps que les transports en communs me parais une idée bien inapropriée, car le développement de l'un va forcément freiner celui de l'autre. Quant aux pris des titres de transports, l'attractivité et l'offre proposée est un immense problème qui ressemble à une tache sur une belle toile faite avec grand art. ( je salue ici le travail de Mme Bolle et vos créations de chacun-e-s.

Mais un point important de l'urbanisme qui est peu abordé sans préjugés et celui de l'intégration des personnes à mobilité réduite dans les transports et dans nos villes et nos gares. Comment faut-il aborder ce problème si ce n'est d'un point de vu légal, social ou communautaire? Qu'est-ce que nous autres, et vous, intellectuel-le-s reconnu-e-s, pouvons apporter à notre société de demain, pour que la société ne devienne pas un monde ou l'exclusion, le rejet et l'indifférence ne deviennent pas des maîtres mots? Sans oublier le fait que la mandicité doit également être banie, comme le propose Calvin. Et il est tout à fait profitable de mettre en avant l'aspect interculturel de notre société, également entre nous, citoyens suisses à part entières, comme avec ceux qui sont d'ailleurs.
Sur le thème de l'introspection, je constate qu'il est très souvent fréquent que nous nous mettons à la place de ceux qui nous sont supérieur, afin de les envier et de leur projeter notre différence, notre manque. responsables de jalousies et d'envies. Mais lorsque nous avons à faire à une personne ou une chose qui nous semble inférieur, notre attitude penche d'avantage vers l'indifférence ou l'ignorance, allant jusqu'à en oublier la valeur de nos propres règles et de notre environnement dans lequel nous vivons.

Antoine Jaquenoud,
antoine.jaquenoud@unil.ch